24 heures dans la tourmente
Partis de la baie de San Luis d’Obispo de bonne heure ce mercredi 8 septembre 2021, nous mettons le cap au sud pour rejoindre le mouillage de Cojo bay situé juste après le cap de Conception à 200km à l’ouest de Los Angeles. Nous naviguons au moteur face à une petite brise (de face), un vent du sud qui vient et qui part.. et dans un épais brouillard. Jusque là tout est normal et correct par rapport au fichier météo.
On se mange un petit frichti et patientons pour toucher la bascule qui devrait arriver d’ici peu et nous permettre de continuer notre descente au sud avec du bon vent de cul!! Du vent de nord ouest.
(La bascule c’est un changement de direction de vent important. Comme ici il devrait tourner à 180 degrés)
Juste le temps de faire la vaisselle et d’un coup, du vent se fait sentir. Malheureusement il est pas de cul .. il nous arrive droit dans la figure! Et c’est pas un petit coup vent de passage.. c’est 2 heures de baston qui nous tient en haleine. Nous fait bondir au dessus de l’eau. Le plan d’eau qui était d’un calme morose avec cette légère houle de cul se transforme en montagnes russes. Il y a des vagues raides comme des piquets qui stoppent net le bateau. Ou qui s’écrase dessus! Nous survivons tant bien que mal au près-serré tout en essayant de longer la terre pour passer le cap Argolo situé à 10km au sud. Nous avons encore une heure à cette allure avant de toucher terre. Par miracle le vent s’apaise de quelques noeuds et tourne légèrement à droite ce qui nous permet d’arrondir notre course et de passer le cap sans virer! C’est finalement au passage du cap que ce vent mystérieux meurt complètement! Ouf quelle épreuve!
On remet le moteur puis on touche la fameuse bascule du vent 1 heure après à 20 km du cap de Conception. Morgane a retrouvé son allure préférée au portant avec une belle vue sur la côte !
Le mouillage de Cojo est étonnamment bien abrité de la houle. Nous plongeons l’ancre par 8 mètres du fond, entre la plage et les bancs de kelp à une centaine de mètres du bord. Le vent du Nord ouest souffle encore ses dernières rafales avant de laisser place à une nuit calme et sereine.
Le temps d’admirer un magnifique soleil couchant et on se met au lit!
Quelques minutes plus tard, l’alarme de mouillage s’enclenche et nous fait bondir du lit en même temps tellement (-) la sonnerie est assourdissante! Fausse alerte. On a juste tourné à 180 degrés mais rien d’autre à signaler. Nous retournons nous coucher.
C’est à 22:30, juste avant que l’alarme ne se remette à siffler que Robin se réveille subitement en sentant le vent souffler. Il se précipite dehors où le vent souffle à 25 noeuds de l’Est, nous poussant droit sur la côte, sur les cailloux. En analysant notre position GPS il réalise que l’ancre est décrochée, elle chasse sur le fond. nous avançons à 0,5 knots droit sur la falaise et les immenses bancs d’algues avoisinants.
‘’Vite faut qu on se casse de là’’ il me crie!
Sans poser de questions, Je saute hors du lit, saute dans mes habits, ferme les hublots et enclenche le guindeau.
Robin démarre le moteur (heureusement il tourne comme une horloge) et allume sa lampe frontale pour voir la densité d’algues qui nous entoure.
C'est la merde, y en a partout.
L’ancre chasse toujours et il faut tenter de la remonter malgré toute cette salade de kelp.
Je prend la barre en main et mets les gaz pendant que Robin se poste à l’avant du bateau et tente de remonter la chaîne le plus vite possible en m’indiquant du bras la direction que je dois prendre.
Dans cette nuit ventée s’ajoute ce foutu brouillard aveuglant à la lampe frontale.
La densité des algues ne me permet pas à la barre de diriger Morgane comme je le souhaite et la position du bateau à la côte est inquiétante.
En louvoyant, on finit par miracle à remonter l'ancre jonchée de longues algues brunes.
Toute la quille et le gouvernail sont remplis de ces kelps et même à 2400 tours minutes, nous peinons à avancer et nous perdons notre orientation par rapport à la côte.
Grâce à notre trace enregistrée la veille en arrivant dans la baie, nous parvenons à nous faufiler toujours dans la nuit totale à travers les autres bancs d’algues qui nous séparent du large et de la délivrance.
Reste 3 bouées de cargos à éviter et nous sommes en lieu sûr.
Le vent souffle toujours fort et nous hissons la grande voile avec un ris et déroulons le génois de moitié pour partir au large en direction des îles Channel.
Ouffff… c’était moins une..! On vient de sauver notre peau de justesse! C’était chaud!
Le plus fou c’est que 2 heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres au large de la côte le vent s’estompe complètement!
Cet étrange phénomène de vent côtier au sud de la Californie s’explique sûrement par la grande différence de température entre la terre et l’océan ..
et sûrement que n’importe quel fichier météo n’est pas en mesure de mesurer et prévoir cet effet sporadique.
Quoi qu’il en soit, nous continuons notre route au moteur dans la nuit noire et embrumée en direction de l’île de Santa Rosa.
Je retourne me coucher pendant que Robin veille de quart et s’amuse de la visite de dauphins-torpille phosphorescents qui chassent les sardines à la surface de l’écume de Morgane. Le spectacle féerique se poursuit au changement de quart et me permet aussi de digérer sans peine la montée d’adrénaline.
Bref nous atterrissons au petit matin sur l’est de l’île de Santa Rosa. L’ancre a bien croché ! (T’es sûre?)
On peut se reposer en paix!
On se mange un petit frichti et patientons pour toucher la bascule qui devrait arriver d’ici peu et nous permettre de continuer notre descente au sud avec du bon vent de cul!! Du vent de nord ouest.
(La bascule c’est un changement de direction de vent important. Comme ici il devrait tourner à 180 degrés)
Juste le temps de faire la vaisselle et d’un coup, du vent se fait sentir. Malheureusement il est pas de cul .. il nous arrive droit dans la figure! Et c’est pas un petit coup vent de passage.. c’est 2 heures de baston qui nous tient en haleine. Nous fait bondir au dessus de l’eau. Le plan d’eau qui était d’un calme morose avec cette légère houle de cul se transforme en montagnes russes. Il y a des vagues raides comme des piquets qui stoppent net le bateau. Ou qui s’écrase dessus! Nous survivons tant bien que mal au près-serré tout en essayant de longer la terre pour passer le cap Argolo situé à 10km au sud. Nous avons encore une heure à cette allure avant de toucher terre. Par miracle le vent s’apaise de quelques noeuds et tourne légèrement à droite ce qui nous permet d’arrondir notre course et de passer le cap sans virer! C’est finalement au passage du cap que ce vent mystérieux meurt complètement! Ouf quelle épreuve!
On remet le moteur puis on touche la fameuse bascule du vent 1 heure après à 20 km du cap de Conception. Morgane a retrouvé son allure préférée au portant avec une belle vue sur la côte !
Le mouillage de Cojo est étonnamment bien abrité de la houle. Nous plongeons l’ancre par 8 mètres du fond, entre la plage et les bancs de kelp à une centaine de mètres du bord. Le vent du Nord ouest souffle encore ses dernières rafales avant de laisser place à une nuit calme et sereine.
Le temps d’admirer un magnifique soleil couchant et on se met au lit!
Quelques minutes plus tard, l’alarme de mouillage s’enclenche et nous fait bondir du lit en même temps tellement (-) la sonnerie est assourdissante! Fausse alerte. On a juste tourné à 180 degrés mais rien d’autre à signaler. Nous retournons nous coucher.
C’est à 22:30, juste avant que l’alarme ne se remette à siffler que Robin se réveille subitement en sentant le vent souffler. Il se précipite dehors où le vent souffle à 25 noeuds de l’Est, nous poussant droit sur la côte, sur les cailloux. En analysant notre position GPS il réalise que l’ancre est décrochée, elle chasse sur le fond. nous avançons à 0,5 knots droit sur la falaise et les immenses bancs d’algues avoisinants.
‘’Vite faut qu on se casse de là’’ il me crie!
Sans poser de questions, Je saute hors du lit, saute dans mes habits, ferme les hublots et enclenche le guindeau.
Robin démarre le moteur (heureusement il tourne comme une horloge) et allume sa lampe frontale pour voir la densité d’algues qui nous entoure.
C'est la merde, y en a partout.
L’ancre chasse toujours et il faut tenter de la remonter malgré toute cette salade de kelp.
Je prend la barre en main et mets les gaz pendant que Robin se poste à l’avant du bateau et tente de remonter la chaîne le plus vite possible en m’indiquant du bras la direction que je dois prendre.
Dans cette nuit ventée s’ajoute ce foutu brouillard aveuglant à la lampe frontale.
La densité des algues ne me permet pas à la barre de diriger Morgane comme je le souhaite et la position du bateau à la côte est inquiétante.
En louvoyant, on finit par miracle à remonter l'ancre jonchée de longues algues brunes.
Toute la quille et le gouvernail sont remplis de ces kelps et même à 2400 tours minutes, nous peinons à avancer et nous perdons notre orientation par rapport à la côte.
Grâce à notre trace enregistrée la veille en arrivant dans la baie, nous parvenons à nous faufiler toujours dans la nuit totale à travers les autres bancs d’algues qui nous séparent du large et de la délivrance.
Reste 3 bouées de cargos à éviter et nous sommes en lieu sûr.
Le vent souffle toujours fort et nous hissons la grande voile avec un ris et déroulons le génois de moitié pour partir au large en direction des îles Channel.
Ouffff… c’était moins une..! On vient de sauver notre peau de justesse! C’était chaud!
Le plus fou c’est que 2 heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres au large de la côte le vent s’estompe complètement!
Cet étrange phénomène de vent côtier au sud de la Californie s’explique sûrement par la grande différence de température entre la terre et l’océan ..
et sûrement que n’importe quel fichier météo n’est pas en mesure de mesurer et prévoir cet effet sporadique.
Quoi qu’il en soit, nous continuons notre route au moteur dans la nuit noire et embrumée en direction de l’île de Santa Rosa.
Je retourne me coucher pendant que Robin veille de quart et s’amuse de la visite de dauphins-torpille phosphorescents qui chassent les sardines à la surface de l’écume de Morgane. Le spectacle féerique se poursuit au changement de quart et me permet aussi de digérer sans peine la montée d’adrénaline.
Bref nous atterrissons au petit matin sur l’est de l’île de Santa Rosa. L’ancre a bien croché ! (T’es sûre?)
On peut se reposer en paix!