Puerto Eden
Déjà plus d’une semaine que nous sommes ancrés dans la petite baie bien protégée de Puerto Eden. Nous attendons patiemment notre impeller de rechange pour continuer notre descente en toute sécurité en direction du cap Horn.
Puerto Eden c’est un petit village construit sur l’île Wellington le long du rivage. Il n’y a pas de route. Chaque maison est reliée par une passerelle en bois.
On compte aujourd’hui 90 habitants voir moins.. à notre arrivée on se demandait même si toute ces petites baraques colorées étaient bien habitées ?
Pour la petite histoire Wikipedia nous raconte que :
La région est fréquentée depuis au moins 6 000 ans par les peuples indigènes nomades, ancêtres des Alakaluf. L'arrivée des missionnaires et des chasseurs de phoques chiliens au début du xxe siècle a mené à des frictions avec ces peuples et à l'introduction de maladies. Les Alakalufes ont pratiquement disparu de la région au début du xxie siècle, à la suite des décès et de la migration.
Puerto Edén a reçu ses premiers colons blancs en 1936 avec la construction d'une base par l'armée de l'air chilienne. L'endroit a été choisi à cause de sa position approximativement à mi-chemin entre deux grands centres de population du sud du Chili, Puerto Montt et Punta Arenas[1]. La baie sans glace pendant toute l'année était un bon ancrage pour la flotte d'hydravions de ligne reliant les deux villes. Les Alakalufes se sont mis à fréquenter la base comme ils l'avaient fait auparavant avec le phare de San Pedro, en établissant des camps temporaires pour faire de la traite[1].
La présence de la base à Puerto Edén a apporté des changements dans les habitudes alimentaires et matérielles de ces chasseurs. Les peaux de lions de mer utilisées pour couvrir les cabanes sont devenues plus rares avec le déclin de la chasse et la population s'est de plus en plus sédentarisée[1]. Quand la base a été abandonnée, certains retournèrent à leur vie de chasseurs de phoques et au nomadisme, fréquentant Puerto Edén seulement comme camp temporaire[1]. Progressivement, le village fut mis sous la juridiction du corps des carabiniers et s'est peuplé de Chilotes. Vers 1960, des maisons préfabriquées construites à Puerto Edén ont été distribuées par le gouvernement aux indigènes à travers l'île Wellington. Elle comptait à cette époque 600 habitants.
En 2013, Puerto Edén compte seulement huit descendants directs des Alakalufes[1].
Lors de notre passage en décembre 2023, il reste entre 90-70 habitants.
Comme Isa Negue avec qui nous conversons par messages depuis la casse de notre impeller. C’est elle qui est chargée de récupérer notre paquet d’impeller de rechange envoyé par la poste depuis Santiago via Punta Arenas - Puerto Natales et enfin Puerto Eden.
Et c’est aussi elle qui nous fournit des légumes et des fruits commandés à Puerto Natales et acheminés ici par ferry. Elle vend aussi du diesel et plein d’autres choses dans son mini Almacen Javiera. Son mari Javier est pêcheur. Il est d’origine chilote, il a les yeux bleu . Un dimanche matin, au sortir du lit, il nous raconte les problèmes de la marée rouge, une algue très toxique qui contamine tous les coquillages à bivalves (les moules, les pluviers, les palourdes etc). Il nous annonce aussi que ça devient de plus en plus difficile de vivre ici sans pouvoir récolter ses coquillages qui sont, enfin était leur première source de revenu. Il reste cependant une petite saison de pêche pendant l’hiver où la contamination s’arrête et les coquillages sont comestibles.
Aujourd’hui les habitants de Puerto Eden pêche surtout le crabe araignée géant, des poissons mullets qu’ils consomment fumés et quelques saumons égarés des fermes aquatiques.
Isa et Javier ont trois enfants, 3 chiens, un beau potager et des poules pondeuses dans leur jardin.
Nous passons pas mal de temps chez eux pour organiser la commande de nos courses et savoir où peut bien se trouver notre paquet d’impeller?
Nous rencontrons Don José. C’est le doyen de Puerto Eden. Il tient l’Hospedage situé juste devant l’étrave de Chamade.
Chez lui nous pouvons nous doucher, faire des lessives et mettre les pieds sous la table le temps d’un délicieux et très copieux repas!
Lors de ce dîner nous apprenons que c’est en partie grâce à lui qu’en 1964 Puerto Eden obtient de l’électricité et de l’eau courante. Il a aussi monté une pêcherie qui a connu la gloire mais aussi des déboires. Et aujourd’hui il porte un dentier qui le rend presque incompréhensible! Heureusement il y a Matias, l’infirmier du bout du monde, qui nous traduit dans un espagnol plus lent et bien articulé chacune de ses phrases. Il loge ici dans sa maison d’hôte le temps d’emménager dans une maison avec un plafond plus haut.
Nous avons aussi la chance de faire connaissance avec Keri et Greg. Elle est Canadienne et lui neo zélandais. Depuis 7 ans ils habitent la Casa Azul située sur le tribord de chamade. Ça fait plus de 40 ans qu’ils naviguent entre la Patagonie et l’Antarctique. Leur maison a Puerto Eden leur sert juste de camp de base pour stocker, construire ou réparer leur matos d’expédition. Ils participent à des projets scientifiques. Ils récoltes des échantillons dans la mer et sur les baleines le long de la côte chilienne.
Avec Robin nous leur proposons de remettre en état leur potager en échange d’une douche. Enfin plusieurs douches car il nous faut plusieurs jours de coups de pioches et pèles pour finalement semer du chou kale, des radis et de la roquette dans leur jolie petite serre remise en état.
Tous ensemble nous passons une merveilleuse soirée chez eux à manger des spaghettis, à jouer de la musique et à chanter des vieux tubes jusqu’à tard.
Andres, c’est señor empanadas! Vêtu de son beau tablier de cuisine rouge, il nous reçoit chez lui pour nous vendre ses délicieuses empanadas à la viande et nous faire goûter sa pizza qui sort du four!
Salamansa et son équipage nous a rejoint. Nous sommes mouillés l’un à côté de l’autre. Amélie et Guillaume sont un jeune couple français. ils viennent de Brest et naviguent depuis pas mal de temps. Nous les avons rencontrés la première fois à Puerto Montt deux jours avant notre départ. Depuis ils nous ont rattrapés et vont certainement nous devancer! Car nous devons attendre encore une petite semaine de recevoir notre impeller de rechange.
Ensemble nous partageons une partie de pêche, une balade au lac en faisant attention de ne pas perdre nos bottes dans les marécages et des bons petits apéros dînatoires.
Deux fois par semaine un ferry passe par Puerto Eden soit en direction du sud soit du nord. Il transporte du fuel, de la nourriture mais aussi des touristes qui se réjouissent de faire deux trois pas sur le quai avant de rembarquer. C’est aussi le moment où un petit marché prend place sous le couvert. On y trouve des bonnets en laine, des paniers en osiers, du maté, des empanadas de fruit de mer et de la centolla (crabe araignée) congelée.
Bref nous passons du bon temps à Puerto Eden. chaque jour des nouvelles rencontres, des nouvelles choses à voir à découvrir mais toujours pas d’impeller! Alors on attend!
Puerto Eden c’est un petit village construit sur l’île Wellington le long du rivage. Il n’y a pas de route. Chaque maison est reliée par une passerelle en bois.
On compte aujourd’hui 90 habitants voir moins.. à notre arrivée on se demandait même si toute ces petites baraques colorées étaient bien habitées ?
Pour la petite histoire Wikipedia nous raconte que :
La région est fréquentée depuis au moins 6 000 ans par les peuples indigènes nomades, ancêtres des Alakaluf. L'arrivée des missionnaires et des chasseurs de phoques chiliens au début du xxe siècle a mené à des frictions avec ces peuples et à l'introduction de maladies. Les Alakalufes ont pratiquement disparu de la région au début du xxie siècle, à la suite des décès et de la migration.
Puerto Edén a reçu ses premiers colons blancs en 1936 avec la construction d'une base par l'armée de l'air chilienne. L'endroit a été choisi à cause de sa position approximativement à mi-chemin entre deux grands centres de population du sud du Chili, Puerto Montt et Punta Arenas[1]. La baie sans glace pendant toute l'année était un bon ancrage pour la flotte d'hydravions de ligne reliant les deux villes. Les Alakalufes se sont mis à fréquenter la base comme ils l'avaient fait auparavant avec le phare de San Pedro, en établissant des camps temporaires pour faire de la traite[1].
La présence de la base à Puerto Edén a apporté des changements dans les habitudes alimentaires et matérielles de ces chasseurs. Les peaux de lions de mer utilisées pour couvrir les cabanes sont devenues plus rares avec le déclin de la chasse et la population s'est de plus en plus sédentarisée[1]. Quand la base a été abandonnée, certains retournèrent à leur vie de chasseurs de phoques et au nomadisme, fréquentant Puerto Edén seulement comme camp temporaire[1]. Progressivement, le village fut mis sous la juridiction du corps des carabiniers et s'est peuplé de Chilotes. Vers 1960, des maisons préfabriquées construites à Puerto Edén ont été distribuées par le gouvernement aux indigènes à travers l'île Wellington. Elle comptait à cette époque 600 habitants.
En 2013, Puerto Edén compte seulement huit descendants directs des Alakalufes[1].
Lors de notre passage en décembre 2023, il reste entre 90-70 habitants.
Comme Isa Negue avec qui nous conversons par messages depuis la casse de notre impeller. C’est elle qui est chargée de récupérer notre paquet d’impeller de rechange envoyé par la poste depuis Santiago via Punta Arenas - Puerto Natales et enfin Puerto Eden.
Et c’est aussi elle qui nous fournit des légumes et des fruits commandés à Puerto Natales et acheminés ici par ferry. Elle vend aussi du diesel et plein d’autres choses dans son mini Almacen Javiera. Son mari Javier est pêcheur. Il est d’origine chilote, il a les yeux bleu . Un dimanche matin, au sortir du lit, il nous raconte les problèmes de la marée rouge, une algue très toxique qui contamine tous les coquillages à bivalves (les moules, les pluviers, les palourdes etc). Il nous annonce aussi que ça devient de plus en plus difficile de vivre ici sans pouvoir récolter ses coquillages qui sont, enfin était leur première source de revenu. Il reste cependant une petite saison de pêche pendant l’hiver où la contamination s’arrête et les coquillages sont comestibles.
Aujourd’hui les habitants de Puerto Eden pêche surtout le crabe araignée géant, des poissons mullets qu’ils consomment fumés et quelques saumons égarés des fermes aquatiques.
Isa et Javier ont trois enfants, 3 chiens, un beau potager et des poules pondeuses dans leur jardin.
Nous passons pas mal de temps chez eux pour organiser la commande de nos courses et savoir où peut bien se trouver notre paquet d’impeller?
Nous rencontrons Don José. C’est le doyen de Puerto Eden. Il tient l’Hospedage situé juste devant l’étrave de Chamade.
Chez lui nous pouvons nous doucher, faire des lessives et mettre les pieds sous la table le temps d’un délicieux et très copieux repas!
Lors de ce dîner nous apprenons que c’est en partie grâce à lui qu’en 1964 Puerto Eden obtient de l’électricité et de l’eau courante. Il a aussi monté une pêcherie qui a connu la gloire mais aussi des déboires. Et aujourd’hui il porte un dentier qui le rend presque incompréhensible! Heureusement il y a Matias, l’infirmier du bout du monde, qui nous traduit dans un espagnol plus lent et bien articulé chacune de ses phrases. Il loge ici dans sa maison d’hôte le temps d’emménager dans une maison avec un plafond plus haut.
Nous avons aussi la chance de faire connaissance avec Keri et Greg. Elle est Canadienne et lui neo zélandais. Depuis 7 ans ils habitent la Casa Azul située sur le tribord de chamade. Ça fait plus de 40 ans qu’ils naviguent entre la Patagonie et l’Antarctique. Leur maison a Puerto Eden leur sert juste de camp de base pour stocker, construire ou réparer leur matos d’expédition. Ils participent à des projets scientifiques. Ils récoltes des échantillons dans la mer et sur les baleines le long de la côte chilienne.
Avec Robin nous leur proposons de remettre en état leur potager en échange d’une douche. Enfin plusieurs douches car il nous faut plusieurs jours de coups de pioches et pèles pour finalement semer du chou kale, des radis et de la roquette dans leur jolie petite serre remise en état.
Tous ensemble nous passons une merveilleuse soirée chez eux à manger des spaghettis, à jouer de la musique et à chanter des vieux tubes jusqu’à tard.
Andres, c’est señor empanadas! Vêtu de son beau tablier de cuisine rouge, il nous reçoit chez lui pour nous vendre ses délicieuses empanadas à la viande et nous faire goûter sa pizza qui sort du four!
Salamansa et son équipage nous a rejoint. Nous sommes mouillés l’un à côté de l’autre. Amélie et Guillaume sont un jeune couple français. ils viennent de Brest et naviguent depuis pas mal de temps. Nous les avons rencontrés la première fois à Puerto Montt deux jours avant notre départ. Depuis ils nous ont rattrapés et vont certainement nous devancer! Car nous devons attendre encore une petite semaine de recevoir notre impeller de rechange.
Ensemble nous partageons une partie de pêche, une balade au lac en faisant attention de ne pas perdre nos bottes dans les marécages et des bons petits apéros dînatoires.
Deux fois par semaine un ferry passe par Puerto Eden soit en direction du sud soit du nord. Il transporte du fuel, de la nourriture mais aussi des touristes qui se réjouissent de faire deux trois pas sur le quai avant de rembarquer. C’est aussi le moment où un petit marché prend place sous le couvert. On y trouve des bonnets en laine, des paniers en osiers, du maté, des empanadas de fruit de mer et de la centolla (crabe araignée) congelée.
Bref nous passons du bon temps à Puerto Eden. chaque jour des nouvelles rencontres, des nouvelles choses à voir à découvrir mais toujours pas d’impeller! Alors on attend!